Quelles sont les espèces d’ambroisies présentes en Suisse ?

Selon InfoFlora, 3 espèces d’ambroisies, toutes exotiques, sont présentes en Suisse :

  • Ambrosia artemisiifolia
  • Ambrosia trifida
  • Ambrosia psilostachya

Ce sont donc les mêmes espèces que celles qui sont classées et surveillées en France.

L’Ambroisie à feuilles d’armoise s’est répandue largement d’un bout à l’autre du pays. En revanche, ses deux cousines ne sont présentes que très sporadiquement sur le territoire.

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Carte de distribution de l'Ambroisie à feuilles d'armoise en Suisse (InfoFlora)
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Carte de distribution de l'Ambroisie à épis lisses en Suisse (InfoFlora)
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Carte de distribution de l'Ambroisie trifide en Suisse (InfoFlora)

L’Ambroisie à feuilles d’armoise, présente en Suisse depuis 1865, est restée peu visible jusqu’en 2000, lorsque les premiers grands foyers sont apparus dans les cantons de Genève et du Tessin. Depuis, elle s’est propagée localement dans tout le pays, atteignant des altitudes allant jusqu’à 1 500 mètres, comme à Davos. Elle colonise principalement les surfaces agricoles avec des cultures de printemps. L’activité humaine, notamment l’utilisation de machines agricoles, les semences contaminées et les aliments pour oiseaux importés de l’Est, favorise largement son expansion, qui reste difficile à contrôler.

Réglementation

L’Ambroisie à feuilles d’armoise est classée en tant que mauvaise herbe particulièrement dangereuse dans l’Ordonnance sur la protection des végétaux (OPV). Elle est d’ailleurs jusqu’à ce jour la seule espèce classée en tant que telle. Cela implique qu’il est interdit de détenir, de multiplier ou de propager l’espèce ; aussi, l’espèce fait l’objet d’une déclaration obligatoire au service cantonal compétent lorsque sa présence est constatée ou soupçonnée dans une parcelle agricole ou horticole.

Chaque canton peut établir ses propres règlements et directives pour compléter les dispositions fédérales et adapter les mesures de lutte contre l’ambroisie aux conditions locales. Ils sont responsables de la mise en œuvre de la surveillance et des mesures de contrôle sur leur territoire.

Contrairement à la France, où l’ambroisie est explicitement reconnue comme un enjeu majeur de santé publique, la Suisse ne la classe pas spécifiquement sous cet aspect dans ses règlements principaux. Les autorités suisses reconnaissent bien les impacts sanitaires de l’ambroisie, tels que les allergies, et elles mènent des efforts de sensibilisation et d’information auprès du grand public.

Gestion de l’ambroisie en Suisse

En Suisse, il n’existe pas d’organisme unique dédié spécifiquement à l’ambroisie, comparable à l’Observatoire des ambroisies en France. Cependant, plusieurs entités nationales et cantonales collaborent pour surveiller, gérer et lutter. Voici les principaux acteurs impliqués dans la gestion de l’ambroisie en Suisse :

Acteurs Nationaux et Cantonaux

Les Offices fédérales de l’environnement (OFEV) et de la santé publique (OFSP) sont les acteurs, qui, à l’échelle nationale, élaborent des directives et coordonnent les cantons sur les questions liées à la gestion des plantes invasives (dans le cas de l’OFEV) et à la prévention du risque sanitaire lié à l’ambroisie (dans le cas de l’OFSP. Les cantons sont responsables de la mise en œuvre des mesures de lutte contre l’ambroisie sur leur territoire : surveillance, mise en œuvre des mesures d’éradication, coordination avec les communes et les propriétaires fonciers.

Info Flora est le centre national de données et d’informations sur la flore suisse.

L’Office Cantonal de l’Agriculture et de la Nature (OCAN) de Genève finance une personne pour recenser les foyers d’ambroisie sur le territoire cantonal. Dès qu’une parcelle est signalée, les exploitants ont deux semaines pour éradiquer la plante avant d’éventuelles sanctions. Pour encourager cette intervention, l’OCAN indemnise les exploitants pour la première opération d’élimination. Cette approche incite à une lutte rapide et rigoureuse contre cette plante envahissante, nuisible à la santé publique et à l’agriculture.