Des scientifiques d’Autriche et de Hongrie se sont penchés sur la survie des graines d’Ambroisie à feuilles d’armoise. L’étude a été menée sur 10 ans, avec des données annuelles précises, en tenant compte de plusieurs facteurs : l’origine des graines, la profondeur d’enfouissement et le site d’enfouissement.

Des graines collectées en 2011 en Autriche et en Hongrie ont été séchées à l’air, puis stockées à température ambiante avant d’être enfouies sur deux sites dans ces mêmes pays. Pour chaque site, 50 sachets de polyester contenant 50 graines ont été enterrés à deux profondeurs différentes (7 ou 25cm). Les graines ont ensuite été excavées chaque année. Leur viabilité a été analysée en combinant un test de leur capacité de germination et un test «TTC» qui colore en rouge les cellules vivantes, permettant de distinguer les graines viables des graines mortes.

Les résultats montrent qu’après 10 années, de nombreuses graines sont encore viables (jusqu’à 90 % après 10 ans pour les graines hongroises). Aucun effet significatif de la profondeur sur la viabilité n’a été constaté dans cette étude. Les conditions des sites ont influencé les taux de viabilité, en partie à cause de différences dans les sols et les conditions climatiques.

Concernant l’analyse de la survie au cours des années, certains sachets de graines ont montré une baisse progressive de viabilité seulement après 7 à 8 ans.

Ces informations sont importantes pour la gestion des sols infestés. Dans certaines situations, il faudrait ainsi attendre plus de 7 ans sans perturber le sol (pour éviter la réintroduction des graines viables à la surface) avant que le taux de graines viables dans le sol ne diminue progressivement, et même après 10 ans, certaines graines seront toujours viables.

Sources

Karrer G. et al. (2024). Long-term seed survival of common ragweed (Ambrosia artemisiifolia L.) after burial. NeoBiota 96: 363–379.