Les ambroisies, plantes envahissantes originaires d’Amérique du Nord, sont particulièrement redoutées en raison de leur pollen hautement allergisant. Pour lutter efficacement contre leur propagation, il est essentiel de savoir identifier leurs graines, bien souvent présentes dans les semences de tournesol.
En France, trois espèces d’ambroisies sont classées en tant qu’espèces dont la prolifération représente un enjeu pour la santé humaine : l’Ambroisie à feuilles d’armoise (Ambrosia artemisifoliia), l’Ambroisie trifide (Ambrosia trifida) et l’Ambroisie à épis lisses (Ambrosia psilostachia). Contrairement à ses deux cousines, cette dernière se reproduit majoritairement par multiplication végétative via son réseau de rhizomes. C’est pourquoi elle est moins concernée par les enjeux liés à la reconnaissance et à la dispersion des graines.
Caractéristiques
Les graines d’ambroisie, également appelées akènes, sont de couleur brunâtre à verdâtre et possèdent une surface rugueuse qui favorise leur dispersion.
Graines d’ambroisie à feuilles d’armoise
Ses graines sont de forme ovale, rugueuses et munies de petites épines qui facilitent leur adhérence aux surfaces et leur dispersion. Elles mesurent en moyenne 3 à 4 mm et sont brunâtres à verdâtres.


Graines d’ambroisie trifide
Ses graines sont plus grandes, atteignant jusqu’à 6 mm, et possèdent des protubérances plus marquées qui favorisent leur dispersion.


Les graines d’ambroisies sont ainsi très différentes des graines de tournesol. Entre elles, on les différencie principalement grâce à leur taille.

Production et durée de vie
La floraison de l’ambroisie a lieu entre juillet et septembre. Après la pollinisation, les graines commencent à se former et atteignent leur maturité entre fin septembre et octobre. Une seule plante peut en produire plusieurs milliers, qui tombent au sol à proximité de la plante mère ou sont dispersées par divers vecteurs.
Les graines d’ambroisie possèdent une longévité notable. Elles peuvent rester viables dans le sol pendant plus de 20 ans, conservant leur capacité à germer lorsque les conditions deviennent favorables. Cette longévité rend la lutte contre l’ambroisie particulièrement complexe, car même après l’élimination des plantes adultes, le réservoir présent dans le sol peut assurer la régénération de la population sur de nombreuses années.
L’enjeu de la reconnaissance des graines d’ambroisie
L’un des principaux problèmes posés par les graines d’ambroisie est leur présence dans les semences agricoles, notamment celles du tournesol. Cette contamination involontaire favorise l’expansion de la plante, car les graines d’ambroisie se retrouvent semées en même temps que les cultures.
Mais l’agriculture n’est pas la seule voie de dispersion. Les graines d’ambroisie sont également transportées par l’eau, le vent et les activités humaines. Elles peuvent s’accrocher aux vêtements, aux machines agricoles ou aux pneus de véhicules, facilitant ainsi leur propagation sur de longues distances.
Ce problème concerne aussi les graines destinées à nourrir les oiseaux. Lorsque ces graines sont dispersées dans la nature, elles peuvent contenir des graines d’ambroisie qui, une fois tombées au sol, germent et colonisent de nouveaux espaces.
Il est donc crucial de contrôler rigoureusement les semences agricoles et celles destinées à l’alimentation des oiseaux afin de limiter la dissémination de cette plante.